Groix vue du ciel : un autre regard du Blop¡!

En tant qu’apnéiste, mon regard est naturellement tourné vers le bas, vers le monde qui se cache sous la surface. C’est une vision de l’intérieur, intime et secrète. Mais vivre sur une île, c’est apprendre à la lire sous tous ses angles. L’un des plus spectaculaires est sans doute celui de l’oiseau, qui embrasse d’un seul regard une falaise, un port, une plage tout entière.

Aujourd’hui, je vous invite à faire le chemin inverse : partons du ciel pour mieux comprendre la mer qui nous entoure. Explorons ensemble, avec de superbes images aériennes, d’autres lieux emblématiques de Groix. Des endroits qui font battre le cœur de l’île et qui, vous le verrez, appellent à d’autres formes de contemplation que la plongée.

1. Port Tudy : le cœur battant de l’île

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : L’anecdote que chaque Groisillon partage, c’est ce sentiment unique lorsque, depuis le continent, on aperçoit enfin la silhouette du ferry. Ce n’est pas qu’un bateau, c’est la promesse d’un retour à la maison. Port Tudy est l’artère vitale de l’île, un mélange d’odeurs de sel, de gasoil et de goémon. C’est là qu’on débarque les marchandises, qu’on écoute les dernières nouvelles au « Café de la Jetée » et qu’on regarde les enfants pêcher des éperlans.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : Pour une raison impérative de sécurité. Entre les allées et venues des bateaux, les amarres et l’activité portuaire, le risque d’accident est bien trop grand. C’est un spectacle à admirer depuis la terre ferme.

2. Tahiti Beach / Poulziorek : la carte postale parfaite

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : Le sable y est si blanc et fin qu’il crée ce dégradé de couleurs irréel, presque surnaturel pour la Bretagne. Le défi amical de la traverser sans s’arrêter, en s’enfonçant dans le sable mou, est un classique des après-midis d’été. Son nom vient de l’imagination des visiteurs, qui y voyaient un paradis lointain, mais pour les locaux, c’est et restera Poulziorek.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : Contrairement à une idée reçue, le problème n’est pas la richesse de ses fonds – qui sont magnifiques et pleins de vie – mais sa popularité. En haute saison, la plage est très fréquentée par les baigneurs et de nombreux bateaux viennent y jeter l’ancre. Ce trafic maritime et cette forte concentration de monde créent un environnement qui demande une vigilance de tous les instants. Pour l’apnéiste qui recherche le calme et une immersion en toute sécurité, loin du bruit et de l’agitation, ce n’est donc pas le lieu que nous privilégions. C’est un joyau que l’on admire et où l’on se baigne, mais pour une exploration silencieuse, nous lui préférons des criques plus discrètes.

3. Pen Men : le gardien de la côte sauvage

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : Nous sommes ici à la pointe ouest de l’île, au cœur de la Réserve Naturelle François Le Bail. Le phare de Pen Men (« Tête de pierre » en breton) est l’un des plus puissants de Bretagne. On imagine les veillées solitaires des gardiens, avant l’automatisation, seuls face à une mer déchaînée, leur unique compagnie étant le rythme rassurant de la lentille de Fresnel. La réserve abrite des colonies de cormorans huppés et de craves à bec rouge, un spectacle en soi.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : C’est le point le plus exposé de Groix. Les courants y sont violents et la houle du large vient s’y briser sans aucun obstacle. C’est un lieu qui enseigne le respect et l’humilité, un spectacle grandiose à admirer depuis le sentier côtier.

4. Locmaria : le havre de paix au sud

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : Locmaria est le berceau de l’île, un havre de paix qui bénéficie d’un microclimat. Quand le vent d’ouest souffle fort, on peut se sentir ici comme dans un autre monde, abrité et serein. C’est le point de départ de magnifiques balades vers les criques de la côte sud.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : C’est un spot familial par excellence. La baie est très peu profonde sur une grande distance, idéale pour la baignade des enfants ou pour s’initier au paddle. Pour l’apnéiste, le manque de fond et de relief la rend moins intéressante que ses voisines.

5. Port Lay : le port de poche et ses pêcheurs

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : Port Lay est connu pour être l’un des plus petits ports d’Europe. Son charme ne réside pas dans un monument, mais dans son atmosphère hors du temps. On y ressent le poids de l’histoire, en imaginant les générations de pêcheurs qui, depuis plus d’un siècle, ont trouvé refuge dans cette anse minuscule. C’est un lieu qui respire l’authenticité, un musée à ciel ouvert de la vie maritime groisillonne.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : C’est un lieu de patrimoine, un bijou architectural à savourer depuis le quai. L’intérêt est historique et contemplatif, pas subaquatique. Sa petite taille et son enclavement limitent fortement le renouvellement de l’eau, et il est avant tout le port d’attache de quelques bateaux qu’il ne faut pas déranger.

6. La Côte d’Héno : la beauté brute

  • Le ‘Blop’ vu du ciel :
  • L’anecdote & les infos : La Côte d’Héno est la première façade maritime que l’on découvre en arrivant par le bateau depuis Lorient. C’est la grande « avenue » qui mène au cœur de l’île. Très accessible pour une balade à pied depuis le bourg, elle est de ce fait très fréquentée par les promeneurs.
  • Pourquoi on n’y plonge pas : Pour trois raisons qui tiennent au bon sens et à la sécurité. Premièrement, sa proximité avec Port Tudy en fait un véritable couloir de navigation. C’est l’axe d’entrée et de sortie pour la majorité des bateaux. S’immerger ici, c’est se placer sur une autoroute maritime, ce qui est extrêmement dangereux. Deuxièmement, ce trafic constant et la forte fréquentation humaine rendent les fonds moins propices au développement d’une faune sereine. Enfin, pour l’apnéiste qui cherche le silence, la forte concentration de monde en saison rend la quête de tranquillité illusoire.

Aimer Groix, c’est aimer tous ses visages, et comprendre le langage de chacun. Que l’on soit sous l’eau, à la sentir nous porter, ou dans les airs, à la contempler, son message reste le même : celui d’une nature puissante et fragile, qui demande notre respect et notre émerveillement.

À bientôt, sur terre ou dans le bleu,

– Maël

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