Vous avez fait vos premières immersions. Vous avez goûté au silence. Mais peut-être avez-vous remarqué une chose : descendre sous la surface demande un effort. On palme énergiquement, on se débat un peu avec la flottabilité, on a l’impression de faire beaucoup de bruit et de bulles… Bref, on gaspille une énergie et un oxygène précieux.
Et si on vous disait qu’il existe une technique pour s’immerger en douceur, dans le silence, presque sans effort ? Cette technique, c’est le « canard ». Loin d’être un geste complexe réservé à l’élite, c’est une danse avec l’eau que tout le monde peut apprendre.
Dans cet article, nous allons la décomposer, pas à pas.
Pourquoi le canard est-il si important ?
Maîtriser le canard change radicalement la pratique de l’apnée.
- Économie d’énergie : C’est son bénéfice principal. Un canard réussi utilise le poids de vos propres jambes pour vous propulser vers le bas. Moins d’effort musculaire signifie moins de consommation d’oxygène.
- Discrétion : Fini les grands splashs en surface. Vous pénétrez dans le monde sous-marin sans bruit, ce qui est bien plus agréable pour vous et bien moins dérangeant pour la faune marine.
- L’élégance et la sensation : Réussir un beau canard est incroyablement gratifiant. C’est la sensation de glisser, de passer d’un monde à l’autre avec une fluidité totale. C’est le début du vol.

La technique du canard décomposée
Imaginez le mouvement dans son ensemble avant de le découper. C’est une bascule fluide, où le haut du corps descend pendant que le bas du corps monte.
Étape 1 : la préparation en surface
Tout commence par l’immobilité. Avant de vous immerger, flottez parfaitement à l’horizontale, visage dans l’eau, en respirant calmement avec votre tuba. Prenez votre dernière inspiration ample et sereine, puis retirez le tuba de votre bouche. Vous êtes prêt.
Étape 2 : la pliure
C’est le mouvement initiateur. Il doit être franc mais pas brutal. Effectuez un unique et puissant mouvement de bras, similaire à une brasse coulée. Tirez l’eau vers vos hanches. Simultanément, et c’est le point clé, pliez votre corps à 90 degrés au niveau des hanches, comme si vous vouliez toucher vos genoux avec votre tête. Votre buste est maintenant à la verticale, pointant vers le fond.
Étape 3 : la bascule
C’est là que la magie opère. Une fois plié, levez simplement vos jambes bien droites et jointes vers le ciel. C’est le poids de vos jambes hors de l’eau qui va vous « pousser » vers le bas. Vous n’avez presque rien à faire, juste à guider le mouvement. Pensez « léger » et « vertical ».
Étape 4 : la glisse initiale
Une erreur commune est de commencer à palmer immédiatement. Résistez à cette envie ! Laissez-vous glisser. Profitez de l’élan créé par la bascule. Vos jambes et vos palmes ne sont pas encore complètement dans l’eau. Attendez d’être immergé de deux ou trois mètres, en profitant de cette descente passive pour effectuer votre première manœuvre de compensation des oreilles.
Étape 5 : le premier palmage
Une fois que vos palmes sont entièrement sous l’eau et que votre élan ralentit, commencez à palmer. Le palmage doit être lent, ample et fluide. Le mouvement part de la hanche, pas du genou. Vos jambes sont presque tendues. Imaginez la queue d’un dauphin.
Les erreurs courantes à éviter
- Lever la tête : Si vous levez la tête pour regarder le fond en vous pliant, vous cambrez le dos et stoppez net votre élan. Votre regard doit accompagner le mouvement, orienté vers votre poitrine puis vers le fond.
- Palmer trop tôt : C’est un gaspillage d’énergie. Laissez la gravité faire le travail au début.
- Plier les genoux : Lever les jambes en pliant les genoux réduit considérablement la force de la bascule. Gardez les jambes aussi tendues que possible.
- Oublier de compenser : Pensez à vous pincer le nez et à souffler doucement dès le début de la descente. N’attendez pas de sentir une gêne.
La clé du canard est la fluidité, pas la force. Entraînez-vous dans une eau calme et peu profonde. Décomposez le mouvement. Chaque étape est une petite victoire. Soyez patient avec vous-même.
Une fois cette technique maîtrisée, un nouveau monde s’ouvre à vous. Celui des descentes silencieuses, des explorations plus longues et d’une connexion encore plus profonde avec l’océan.

Si vous souhaitez un accompagnement pour maîtriser ce geste, c’est un point central que nous abordons dans nos stages de progression.
Cependant, pour ceux qui rencontrent un blocage persistant très personnel, la solution la plus rapide et la plus efficace est souvent un suivi sur-mesure. C’est pourquoi je propose un coaching privé, qui nous permet de dédier une séance entière rien qu’à vous, pour analyser votre technique et trouver la solution qui débloquera votre pratique. Parfois, un œil extérieur et quelques conseils ciblés suffisent à tout changer.
À bientôt dans le bleu,
– Maël