Faut-il vraiment dépenser une fortune pour son premier masque ?

Entrer dans un magasin de plongée ou naviguer sur un site web pour la première fois peut être intimidant. Des dizaines de masques, des palmes de toutes les formes et de toutes les couleurs, des tubas qui ressemblent à des usines à gaz… Comment s’y retrouver ? Comment être sûr de faire le bon choix, celui qui rendra vos premières immersions magiques plutôt que frustrantes ?

Respirez. La bonne nouvelle, c’est que le meilleur matériel n’est souvent pas le plus cher ni le plus compliqué. Il doit juste répondre à quelques critères essentiels.

Oublions le marketing et concentrons-nous sur ce qui compte vraiment. Voici notre guide simple pour choisir votre trio « PMT » (Palmes, Masque, Tuba).

1. Le Masque : votre fenêtre sur l’océan

C’est l’élément le plus personnel et le plus important. Un masque qui prend l’eau peut ruiner une sortie.

  • Le critère n°1 : l’étanchéité. C’est non négociable. Pour le tester, c’est simple : en magasin, placez le masque sur votre visage sans mettre la sangle. Inspirez légèrement par le nez. Si le masque « colle » à votre visage et tient tout seul par effet ventouse, c’est qu’il est à votre taille. S’il tombe, essayez-en un autre.
  • Le critère n°2 : le faible volume. C’est le grand secret de l’apnée. Un masque « à faible volume » est un masque dont l’espace d’air intérieur est très réduit. Pourquoi ? Parce que cet air se comprime avec la profondeur, et vous devez le compenser en soufflant un peu d’air par le nez. Moins il y a de volume, moins vous consommez d’air précieux pour cette manœuvre. C’est pourquoi les masques de plongée bouteille, souvent très larges et « panoramiques », ne conviennent pas à l’apnée.
  • Le critère n°3 : le confort. La jupe en silicone doit être souple et ne pas appuyer sur des points durs de votre visage. Le plus important : votre nez doit être logé dans une poche souple et facile à pincer avec deux doigts pour la compensation.

L’erreur à éviter : Choisir un masque pour son look. L’étanchéité et le faible volume priment sur tout le reste.

2. Les Palmes : votre moteur

Les longues palmes d’apnée sont impressionnantes, mais là aussi, des règles simples s’appliquent.

  • Le critère n°1 : le confort du chausson. Je le répète sans cesse à mes élèves : des palmes qui font mal sont des palmes inutiles. Le chausson doit envelopper votre pied sans le comprimer. Essayez-les toujours avec les chaussons en néoprène que vous utiliserez (généralement 3mm en été en Bretagne). Vous ne devez avoir aucun point de friction.
  • Le critère n°2 : la bonne rigidité pour débuter. Les voilures (la partie longue de la palme) existent en plusieurs matériaux : plastique, fibre de verre, carbone. Pour débuter, le plastique est votre meilleur ami. Il est robuste, tolérant aux erreurs techniques (comme palmer avec les genoux) et beaucoup moins cher. Choisissez une voilure souple ou medium, qui sera moins exigeante pour vos chevilles et votre cardio.
  • Le critère n°3 : la longueur. Oui, les palmes d’apnée sont longues. C’est cette longueur qui, avec un mouvement ample et lent partant de la hanche, vous assure une propulsion efficace et économe en énergie.

L’erreur à éviter : Acheter des palmes en carbone très rigides pour « avoir le meilleur ». C’est comme passer son permis de conduire sur une Formule 1. C’est inadapté et contre-productif au début.

3. Le Tuba : l’outil le plus simple

Ici, la philosophie « Blop! » est radicale : le plus simple est le meilleur.

  • Le critère n°1 : la simplicité. Cherchez un simple tube en forme de « J », sans aucun mécanisme.
  • Pourquoi fuir les gadgets ? Les tubas avec des soupapes de purge ou des déflecteurs « anti-vagues » sont conçus pour le snorkeling, où l’on garde la tête dans l’eau en permanence. En apnée, on retire systématiquement le tuba de la bouche avant de descendre. Ces gadgets deviennent alors inutiles, créent une traînée dans l’eau et peuvent même être une source de fuites ou de bruits parasites.
  • Le critère n°2 : la souplesse. Un tube en plastique souple est plus confortable en bouche et se pliera sans casser si vous l’accrochez.

L’erreur à éviter : Penser qu’un tuba cher et complexe est plus performant. En apnée, c’est l’exact opposé.


En résumé, pour votre premier équipement, ne vous laissez pas impressionner par les termes techniques ou les promesses marketing. Votre corps est le seul juge. Un masque qui ne fuit pas, des palmes qui ne font pas mal et un tuba tout simple : voilà le trio gagnant pour des années de plaisir et d’exploration.

À bientôt dans le bleu,

– Maël

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